Sylvain Resse-Marest
Un été, encore vêtu de l'habit du paraître, alors que je préméditais quelque jeu de séduction, Cannelle proposa d'alléger nos pensées en nous débarrassant des sous-entendus derrière lesquels les mots masquent, parfois la véracité des choses. Une fois ôté le vêtement des jolies phrases, cette mise à nu verbale provoqua ma mue : je pouvais désormais parler et comprendre "l'essentiel" - langue faite de regards et de silences. j'étais un novice sous le charme d'une créature qui divulguait une force équivalente au soleil quand il s'offre en plein été : Cannelle est une femme solaire, claire et rayonnante. Sa lumière balaya l'ombre de l'écriture et de ma vie ; Nous descendîmes vers la petite plage, lieu tranquille d'où nous contemplions avec émerveillement les parcelles de rochers apparaissant à fleur d'eau, comme s'il s'agissait d'un paysage beaucoup plus grand. l'amour naissant découvre l'art de voir les petites choses avec les yeux grands ouverts. Posément amoureux, l'entre nous prédomine tellement qu'il importe peu qu'un simple rocher devienne une île à nos yeux.
Nous goûtions au calme, la sérénité d'exister quand autour de soi, les choses reprennent, à la lumière de l'amour, un contour net et précis.
Extrait de "Prismes amoureux"